Art Moderne et Contemporain Day Auction

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View full screen - View 1 of Lot 220. L'horloge.

Lot closes

April 11, 01:20 PM GMT

Estimate

100,000 - 150,000 EUR

Starting Bid

90,000 EUR

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Lot Details

Description

Maria Helena Vieira da Silva

1908 - 1992

L'horloge


signed and dated 86 (lower right)

oil on canvas

81 x 100 cm; 31 ⅞ x 39 ⅜ in.

Executed in 1985-86.

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Maria Helena Vieira da Silva

1908 - 1992

L'horloge


signé et daté 86 (en bas à droite)

huile sur toile

81 x 100 cm; 31 ⅞ x 39 ⅜ in.

Exécuté en 1985-86.

Galerie Jeanne Bucher, Paris

Private Collection

Guy Weelen, Jean-Francois Jaeger, Vieira da Silva: Catalogue Raisonné, Geneva 1994, no. 3366, p. 664, illustrated


Paris, Galerie Jeanne Bucher, Vieira Da Silva, La densité de la transparence, 20 peintures récentes 1984-1986, October - November 1986, illustrated in colour

Paris, Galerie Jeanne Bucher, January - February 1987

"Unlike Mondrian, Kandinsky, or later Poliakoff, who pursued a pure abstraction of sensations, Vieira da Silva directs her abstraction toward an aspect of reality." – Dina Vierny, exhibition catalogue of the Dina-Vierny Foundation, Musée Maillol, Maria Helena Vieira Da Silva, Paris, 1999.


First presented in 1986 at the Jeanne Bucher gallery, which had recognized the talent of the young Portuguese-born painter forty years earlier, L'Horloge represents a masterful synthesis of the various artistic paths followed by Vieira da Silva throughout her career. The death of her husband, Arpad Szenes, in 1985, and the ensuing psychological anguish after fifty-five years of shared life, gave the artist the audacity to break free and embrace a fluidity that her husband’s painting had so subtly preserved.

Vieira da Silva approaches perspective as an entity in itself, making it the central theme of her work. Through her compositions, she expands space without restraint, offering a reflection on the infinite complexity of the world and her own emotions. Her abstraction is not a rejection of the figurative system, but rather an exploration of the limits of a form of representation that is too narrow and linear. While drawing inspiration from Cubism and its play of planes, she nevertheless distorts its principles by emphasizing established structures.

Like blocks of hieratic memory, this entanglement of vanishing lines relentlessly attempts to define territories within the pictorial space. It is striking to note that the last decade of the artist's life was likely the period when her painting deliberately turned away from any certainty: the rigid structures she erected in the 1950s give way here to pure emotion. L'Horloge also pushes the freedom of color to an exceptional degree in Vieira da Silva's work: the line gradually fades, making way for chromaticism, the sole master of form, relief, and volume. The striking contrast between the flat grays, opening spaces where the painting expresses itself in its purest form, and the streaks of vivid colors allows the artist to highlight the perspective of the buildings, while exploring her own memory and the challenge of capturing these urban landscapes with their complex and bewildering networks of lines.

L'Horloge thus stands as a moving testimony to a unique period in the artist’s creation, where chromaticism reinvents her relationship to perspective, offering a final expression of her aesthetic mastery. Celebrated worldwide, Vieira da Silva’s work is now held in the most prestigious institutions, such as the MOMA, the Centre Pompidou, and the Museum of Modern Art in Rio de Janeiro.


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« A la différence d’un Mondrian, d’un Kandinsky ou par la suite d’un Poliakoff qui poursuivent une pure abstraction des sensations, Vieira da Silva oriente son abstraction vers une part de la réalité. » Dina Vierny – catalogue d’exposition de la fondation Dina-Vierny Musée Maillol, Maria Helena Vieira Da Silva, Paris 1999.


Présentée en 1986 à la galerie Jeanne Bucher, laquelle avait su déceler, quarante ans auparavant, le talent de la jeune peintre d’origine portugaise, L'Horloge constitue une synthèse magistrale des diverses trajectoires artistiques suivies par Vieira Da Silva tout au long de son œuvre. La mort de son mari, Arpad Szenes, en 1985, et la souffrance psychologique qui en découla, après 55 ans de vie commune, donnent dans cette toile à l’artiste l’audace de se libérer, d’embrasser une souplesse fluide que la peinture de son mari savait préserver avec tant de subtilité.

Vieira da Silva appréhende la perspective comme une entité à part entière, en faisant le thème central de ses œuvres. À travers ses compositions, elle déploie l’espace sans retenue, livrant une réflexion sur la complexité infinie du monde et sur ses propres émotions. Son abstraction ne constitue nullement un rejet du système figuratif, mais plutôt une exploration des limites d’une forme de représentation trop étroite et linéaire. Si elle puise son inspiration dans le cubisme et ses jeux de plans, elle en déforme néanmoins les principes en soulignant les structures établies.

A l’image de blocs de mémoire hiératiques, cet enchevêtrement de lignes de fuites tente obstinément de délimiter, dans l’espace pictural, des territoires. Il est frappant de constater que les dix dernières années de la vie de l’artiste furent sans doute celles où sa peinture se détourna délibérément de toute certitude : les structures rigides qu’elle érigeait dans les années 1950 cèdent ici la place à une émotion pure. L'Horloge pousse également la liberté de la couleur à un degré exceptionnel dans l’œuvre de Vieira da Silva : la ligne s’efface progressivement, laissant place au chromatisme, seul maître de la forme, du relief et des volumes. Le contraste saisissant entre les aplats gris ouvrant des espaces où la peinture s’exprime dans son expression la plus pure et les stries de couleurs vives permettent à l’artiste de souligner la perspective des bâtiments, tout en explorant sa propre mémoire et la difficulté de rendre ces paysages urbains aux réseaux de lignes complexes et déroutants.

L'Horloge apparaît ainsi comme un témoignage émouvant d'une période unique de la création de l'artiste, où le chromatisme réinvente sa relation à la perspective, offrant une ultime expression de sa maîtrise esthétique. Célébré dans le monde entier, le travail de Vieira da Silva est aujourd’hui conservé dans les plus grandes institutions comme le MOMA, le centre Pompidou ou encore le musée d’art moderne de Rio de Janeiro.