"I don't paint, I hit."
(K. Appel, quoted in De Werkelikkheid van Karel Appel, Jan Vrijman, 1998)

This oil on canvas by Karel Appel, painted in 1960, is probably one of the finest illustrations of these words spoken by the artist in 1958.

Thickened, pressed and scraped onto the canvas with brush, knife, palette and hand, the pigments form impetuous impastos, highlighting the materiality of the paint and the violence of the gesture.

Detail of En plein Soleil, Karel Appel, 1960

Far removed from representations inspired by folk motifs, children's drawings or psychiatric patients, Karel Appel explores his relationship with matter. He declares: “Painting is a sensual, tangible experience, intensely driven by human joy and tragedy.” (K. Appel, quoted in 'A statement', 1950, in Karel Appel: Paintings 1980-85, exh. cat., Bristol, Arnolfini, 1986, p. 13.)

Above all, with its tumultuous bursts of color and deep, vivid abrasions, this work is astonishingly violent. The painter draws with one hand and spurts pigment from the tube with the other: “My tube is like a rocket writing on its own space”, he declared in 1953. A witness to a history marked by two world wars and two atomic explosions, Karel Appel seems intent on translating the primitivism and excess of a violence peculiar to his time:

“Painting (...) is an emotion full of truth and resounds with a living sound like the roar of a lion's chest”.
Theories and Documents of Contemporary Art, K. Stiles and P. Selz (eds.), University of California Press 1996, p. 209.

This reference to primitive bestiality, tinged with nihilism, links him to the CoBrA movement, of which he was one of the main founders in 1948. Here, Karel Appel perpetuates and renews the artistic language of the movement long after its disbandment in 1951.

At the time he created this work, Appel was developing a freer, more expressionist style than his CoBrA works, and even more so than his later works. His stay in New York, from 1957 onwards, contributed considerably to this: welcomed by the famous gallery owner Martha Jackson, he met Willem de Kooning and Jackson Pollock, was introduced to abstract expressionism, and also discovered jazz music, whose improvisations and rhythm greatly inspired him. This freedom undoubtedly appealed to Niomar Moniz Sodré Bittencourt, a great supporter of contemporary artistic creation and campaigner for freedom of expression under the Brazilian dictatorship. At the same time as acquiring works for Rio's Museum of Modern Art, Niomar built up her personal collection: she bought this painting in Paris in 1960, the very year it was created.

This dance of primary colors, punctuated by three bright red zones, is characteristic of this creative period, during which he was celebrated as the youngest artist ever to receive first prize at the Guggenheim International Exhibition. Color, and red in particular, which is often seen as a reference to American Abstract Expressionism, is fundamental to the artist's work:
“The most difficult thing is to start a painting. After that, it's easy. You have to choose the color. It's very important to start with red” (K. Appel in conversation with Hans Ulbrich Obrist, April 2005.)

This red, nuanced by yellow and orange tones, directly evokes the title, En plein soleil. Moreover, the brightness and swirling of the primary colors almost illustrate the radiance, even the blindness, that the star can provoke when we look into its eyes. Karel Appel goes beyond the traditional opposition between figuration and abstraction: the subtle link he maintains with representation is that of sensation, energy and expression.

Niomar Moniz Sodré Bittencourt in front of En plein Soleil by Karel Appel, c. 1960. Anonymous photographer © All rights reserved

« Je ne peins pas, je frappe. »
(K. Appel, cité dans De Werkelijkheid van Karel Appel, Jan Vrijman, 1998)

Cette huile sur toile de Karel Appel, réalisée en 1960, est probablement l’une des plus belles illustrations de ces mots prononcés par l’artiste en 1958.

Epaissis, pressés, grattés sur la toile au pinceau, au couteau, à la palette et à la main, les pigments forment en effet d’impétueux empâtements, mettant en évidence la matérialité de la peinture et la violence du geste.

Loin des représentations inspirées de motifs folkloriques, de dessins d’enfants ou de malades psychiatriques, Karel Appel explore ici davantage son rapport à la matière. Il déclare d’ailleurs : “Peindre est une expérience sensuelle, tangible, intensément mue par la joie et la tragédie de l’homme. » (K. Appel, cité dans 'A statement', 1950, dans Karel Appel: Paintings 1980-85, exh. cat., Bristol, Arnolfini, 1986, p. 13).

Surtout, par ses tumultueux bouillonnements de couleurs, ses vives et profondes écorchures, cette œuvre est d’une étonnante violence. Le peintre dessine d’une main et fait jaillir de l’autre le pigment du tube : « My tube is like a rocket writing on its own space », déclare-t-il en 1953. Témoin d’une histoire marquée par deux guerres mondiales et deux explosions atomiques, Karel Appel semble vouloir traduire le primitivisme et la démesure d’une violence propre à son époque :

"La peinture (...) est une expérience sensuelle, tangible, intensément mue par la joie et la tragédie de l'homme."
(Theories and Documents of Contemporary Art, K. Stiles and P. Selz (eds.), University of California Press 1996, p. 209).

Cette référence à cette bestialité primitive, teintée de nihilisme, le rattache au mouvement CoBrA, dont il est un des principaux fondateurs en 1948. Karel Appel perpétue et renouvelle ici le langage artistique du mouvement bien après son démantèlement en 1951.

Au moment où il réalise cette œuvre, Appel développe un style plus libre, plus expressionniste que ses œuvres CoBrA, et plus encore que ses œuvres postérieures. Son séjour à New York, dès 1957, y contribue considérablement: accueilli par la célèbre galeriste Martha Jackson, il rencontre Willem de Kooning, Jackson Pollock, est introduit à l’expressionnisme abstrait, mais découvre également la musique jazz, dont les improvisations et le rythme l’inspirent beaucoup. Cette liberté séduit sans doute Niomar Moniz Sodré Bittencourt, grand soutien de la création artistique contemporaine et militante pour la liberté d’expression sous la dictature brésilienne. En même temps qu’elle acquiert des œuvres pour le Musée d’art moderne de Rio, Niomar constitue sa collection personnelle : elle achète ainsi cette toile à Paris en 1960, l’année même de sa réalisation.

Cette danse des couleurs primaires, rythmée par trois zones rouge vif, est caractéristique de cette période de création, lors de laquelle il est célébré comme le plus jeune artiste ayant jamais reçu le premier prix de l’Exposition internationale du Guggenheim. La couleur, et le rouge en particulier, qui est souvent perçu comme une référence à l’expressionnisme abstrait américain, est fondamentale dans l’œuvre de l’artiste :

"Le plus difficile est de commencer un tableau. Après, c'est facile. Il faut choisir la couleur. Il est très important de commencer par le rouge"
(K. Appel en conversation avec Hans Ulbrich Obrist, avril 2005)

Ce rouge, nuancé par des tons jaunes et orangés, évoque directement le titre, En plein soleil. D’ailleurs, l’éclat et le tourbillonnement des couleurs primaires illustrent presque le rayonnement, voire même l’aveuglement que peut provoquer l’astre lorsqu’on le regarde dans les yeux. En cela Karel Appel dépasse l’opposition traditionnelle entre la figuration et l’abstraction : le subtil lien qu’il maintient avec la représentation est celui de la sensation, de l’énergie et de l’expression.