Art Moderne et Contemporain Day Auction

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View full screen - View 1 of Lot 215. Blanco con dos huellas de pies.

Antoni Tàpies

Blanco con dos huellas de pies

Lot closes

April 11, 01:15 PM GMT

Estimate

150,000 - 200,000 EUR

Starting Bid

130,000 EUR

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Lot Details

Description

Antoni Tàpies

1923 - 2012

Blanco con dos huellas de pies (White with foot prints)


signed (on the reverse)

mixed media on canvas laid down on panel

65 x 81 cm; 25 ⅝ x 31 ⅞ in.

Executed in 1964.

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Antoni Tàpies

1923 - 2012

Blanco con dos huellas de pies (Blanc aux deux empreintes de pied)


signé (au dos)

technique mixte sur toile marouflée sur panneau

65 x 81 cm; 25 ⅝ x 31 ⅞ in.

Exécuté en 1964.

Martha Jackson Gallery, New York

Galerie Claude Bernard, Paris

Galería Theo, Madrid

Private Collection (acquired from the above in 1979)

Thence by descent to the present owner

Giuseppe Gatt, Antoni Tàpies, Bologna 1967, no. 158, illustrated

Pere Gimferrer, Tàpies I l’esperit català, Barcelona 1974, no. 60, p. 44, illustrated

Josep Vallés Rovira, Tàpies Empremta (art-vida), Barcelona 1982, illustrated

Antoni Tapies, Erinnerungen. Fragment einer Autobiographie, Vol. II, St. Gallen 1988, p. 281, illustrated

Anna Agusti, Tàpies. Obra Completa. Volumen 2 (1961-1968), Barcelona 1990, no. 1263, p. 197, illustrated in colour

 

Madrid, Museo Español de Arte Contemporáneo, Antoni Tàpies. Exposición Retrospectiva, 1980, no. 66, p. 145, illustrated

"Alongside works that reflect a past reality, others emerge in which the trace of the human being takes on great importance. Two can be mentioned: White with Footprints and Gran peu. In the former, as the title suggests, the aim is to highlight the importance of the trace through the footprint […] In both cases, the essential idea is to enter into the work to make the presence of the 'I' evident."

- Lourdes Cirlot, La Pintura informal en Cataluña: 1951-1970, Barcelona, Anthropos Editorial, p. 103.


The work White with Footprints takes shape in the early 1960s, at the peak of Antoni Tàpies' career. This innovative period is marked by the integration of new elements, particularly footprints, but also by a change in the creative process, with the use of new materials. The decade is in fact characterized by thick, textured canvases.


White with Footprints is a perfect example of a turning point in the artist’s career. The use of diverse materials, evoking natural and non-aesthetic textures, is combined with the introduction of anthropomorphic symbols. This new vocabulary, characteristic of Tàpies' work, will unfold across several series. This innovative integration of materials and symbols reflects a broader approach that, like Tàpies' research in the 1960s, contributes to a reconfiguration of traditional codes and paves the way for radically new contemporary practices, questioning matter and form through an unprecedented lens.


This monochrome establishes a contrast in which the smooth background fully allows the two footprints to express themselves in a raw, relief-based language. Considered the representative of Matiérisme, Antoni Tàpies creates a dialogue between materiality and spirit that takes form in this work. The spirit then gives way to matter through a complementary interplay. Psychologically marked by the Spanish Civil War, these footprints also express a more personal, almost autobiographical dimension for the artist. For him, the footprints are the scars of this part of history, with the walls and the ground as witnesses. While Tàpies explored graffiti in the 1950s by creating canvases that seemed directly extracted from walls (Antoni Tàpies, A+, 1991), the 1960s reflect traces from the ground, human footprints on the earth. White with Footprints thus offers a reading that goes beyond the initial aesthetic glance, exploring the meaning of the footprints, which could symbolize a stance in space, an affirmation of a presence that endures.


This conceptual aspect is key to understanding Tàpies' works, positioning him as a precursor of the Arte Povera movement with his use of matter and raw materials, but also through the political dimension of his work. A major figure in the history of art, his oeuvre transcended borders. He won the Guggenheim Foundation Prize in New York in 1964 and became a member of the Academy of Fine Arts in 1991. A contemporary and close associate of Joan Miró, Pablo Picasso, and Paul Klee, Antoni Tàpies is today exhibited alongside the greatest artists of his time worldwide.

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« À côté de ces œuvres qui reflètent une réalité passée, en émergent d'autres dans lesquelles la trace de l'être humain revêt une grande importance. On peut en évoquer deux : White with foot prints et Gran peu. Dans la première, comme l'indique le titre, il s'agit de montrer l'importance de la trace à travers l'empreinte […] Dans les deux cas, l'idée essentielle est d'entrer dans l'œuvre jusqu'à rendre évidente la présence du "je". »

- Lourdes Cirlot, La Pintura informal en Cataluña: 1951-1970, Barcelone, Anthropos Editorial, p. 103.


L’œuvre White with Footprints prend forme au début des années 60, à l’apogée de la carrière d’Antoni Tàpies. Cette période innovante se caractérise par l’intégration d’éléments nouveaux, notamment des empreintes, mais aussi par un changement dans le processus créatif, avec l’invocation de nouveaux matériaux. La décennie est alors celle des toiles épaisses et texturées.

White with Footprints est une parfaite illustration du tournant pris par l’artiste. L’utilisation de matériaux divers, renvoyant à des textures naturelles et non esthétisantes, se mêle ici à l’introduction de symboles anthropomorphiques. Un nouveau vocabulaire, caractéristique de l’œuvre de Tàpies, qui va se décliner en plusieurs séries. Cette intégration novatrice de matériaux et de symboles témoigne d’une démarche plus large qui, à l’instar des recherches de Tàpies dans les années 60, participe à une reconfiguration des codes traditionnels et ouvre la voie à des pratiques contemporaines radicalement nouvelles, questionnant la matière et la forme sous un prisme inédit.


Ce monochrome établit un contraste par lequel l’arrière-plan lisse laisse pleinement s’exprimer les deux empreintes de pas, dans un langage brut et en relief. Considéré comme le représentant du matiérisme, Antoni Tàpies propose un dialogue entre matérialité et esprit qui prend forme dans cette œuvre. L’esprit fait alors place à la matière par un jeu de complémentarité.

Marqué psychologiquement par la guerre d’Espagne, ces empreintes sont aussi l’expression d’une dimension plus personnelle, presque autobiographique, pour l’artiste. Les empreintes sont, à ses yeux, les cicatrices de cette partie de l’histoire dont les murs et le sol sont les témoins. Si Tàpies explore, dans les années 50, le graffiti en réalisant des toiles semblant extraites directement de murs (Antoni Tàpies, A+, 1991), les années 60 témoignent des traces du sol, des empreintes de l’Homme sur la terre. White with Footprints propose ainsi une lecture dépassant le premier regard esthétique, explorant la signification des empreintes, qui pourraient être le symbole d’une prise de position dans l’espace, l’affirmation d’une présence qui demeure.


Cet aspect conceptuel est clé dans la compréhension des œuvres de Tàpies, qui se place comme précurseur de l’Arte Povera par son usage de la matière et de matériaux bruts, mais aussi par la dimension politique de son travail. Figure majeure de l’histoire de l’art, sa renommée transcende les frontières. Il est lauréat du Prix de la Fondation Guggenheim de New York en 1964 et entre à l’Académie des Beaux-Arts en 1991. Contemporain et proche de Joan Miró, Pablo Picasso et Paul Klee, Antoni Tàpies est aujourd’hui exposé aux côtés des plus grands artistes de son époque, dans le monde entier.